Mois de janvier 2019 (trav)
Le comportement des abeilles en période d’hivernage :
L’abeille adapte et modifie son comportement en fonction des températures extérieures pour assurer sa survie. La formation de la grappe permet à la colonie de résister aux hivers rigoureux, sans encombre majeur, à condition qu’elles aient à leur disposition de quoi se nourrir et qu’elles soient à l’abri de l’humidité. Pour mieux comprendre les besoins de l’abeille en hiver, il est important de connaitre son comportement, tant individuel qu’en grappe.
Abeille seule :
Du point de vue de son métabolisme, l’abeille est un insecte à sang froid (poïkilotherme). Sa température est variable en fonction du milieu et elle ajuste toujours la température de son thorax à 20°, tandis que les animaux à sang chaud (homéothermes) maintiennent la température de leur corps constante, comme l’homme qui en toutes circonstances conserve la sienne à 37°. Si la température ambiante s’élève, celle du corps de l’abeille augmente dans la même proportion jusqu’à une certaine limite.
En effet, si cette dernière dépasse 40°, celle de son corps restera en-dessous de façon à vaincre cet excès de chaleur. La température de son corps n’excède que rarement les 38° et une mort très rapide survient si celle du milieu atteint les 50°.
Quand la température ambiante s’abaisse au-dessous de 10°, celle du thorax restera alors beaucoup plus élevée de façon à survivre à cette variation. A 8°, l’abeille tombe dans le coma et à 6° elle ne peut survivre plus d’une demi-heure.
Abeille en grappe :
L’abeille isolée a peu de chances de survie face à nos hivers de l’est de la France. La formation de la grappe est le seul moyen de défense d’une colonie, ceci grâce à un microclimat intérieur adéquat. Certains insectes hibernent (métabolisme nul) ; c’est le cas pour les guêpes, les frelons… Ils ne reprennent leur activité qu’au printemps. L’abeille en colonie, au contraire, réduit son métabolisme au minimum, mais elle demeure suffisamment active pour produire la chaleur nécessaire à sa survie.
La formation de la grappe se fait par étapes :
Températures supérieures à 20°: Voir comportement de l’abeille seule, décrit ci-dessus.
Températures de 19° à 14°: Les abeilles forment de petits groupes de 10 à 20 individus.
Températures de 14° à 10°: Les petits groupes se réunissent autour de la reine pour former la grappe. Lorsque la grappe est formée, il s’établit des isothermes (lignes de même température). Les abeilles en périphérie sont complètement immobiles et leur abdomen est tourné vers l’extérieur de façon à maintenir la température du thorax plus élevée. La température en périphérie est maintenue constante à > 8°, indépendamment de celle autour de la grappe (sauf si la température excède 8°).
La déperdition de chaleur ne se fait que par conduction et les abeilles, sur le pourtour, forment une couche très dense et isolante évitant ainsi des mouvements d’air refroidissants. Ainsi la concentration la plus dense d’abeilles se retrouve à l’isotherme de 13°, et à l’intérieur, à l’isotherme de 24°. Il y a suffisamment d’espace pour ventiler et permettre aux muscles des abeilles de métaboliser le sucre afin de produire de la chaleur. La production de la chaleur se fait au centre de la grappe ; elle est ajustée en permanence de façon à toujours maintenir 8° à la limite extérieur
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